Portrait
La liberté de n’appartenir, ni au sens commun, ni a aucune logique.
Une liberté inconditionnelle !
Défendre l’anti conformisme sans provocation.
Créer, créer, créer !
L’imagination ne connaît aucune limite, jamais de restriction.
La pensée continue.
La recherche est permanente, et l’interrogation infinie.
Un conditionnement, le mien. Faire le vide pour aller à l’essentiel.
Ne pas penser à « ce qui va plaire » ou non ; le beau, le laid…
C’est un duel. Des mots, des couleurs… Juste un trait, et la toile répond…
La magie du moment. J’ai beaucoup appris, et j’apprends encore,
en peignant…
Oser, oser, oser !
Un lâcher prise extraordinaire. Un échange avec la toile…
Un moment très personnel, que j’aimerais immortel.
Un « dialogue » indescriptible, tellement enrichissant…
Déborah Sportes
make it happen
Déborah Sportes est une artiste atypique. Hors de toute école et de tout courant, la peinture est pour elle une écriture où elle s’inscrit face au monde, jouant avec différentes techniques, dimensions et supports.
On connaît de son travail les grands formats composés de projections d’acrylique aux couleurs vives, joyeuses et denses, taguées d’injonctions en anglais qui pourraient être des bouts de dialogues sortis d’une série américaine ou le refrain d’un morceau de rap, reflet urbain et occidental repris de l’air du temps avec humour et bonne humeur.
Jacqueline Frydman
On connaît moins ses suites de dessins caricaturant les nanas avec tendresse comme dans une bande dessinée où la musique et les mots s’encastreraient dans un casting à la Woody Allen.
Déborah Sportes s’attaque à tout support, que ce soit le papier, la toile, le vêtement ou le cahier, la palissade ou le mur ; du rugueux au souple, elle dompte ou apprivoise ce qui lui passe sous la main avec une énergie qui devient force par la joie des couleurs, leurs entrelacs denses et épais qui font penser aux grands aplats de la grande Joan Mitchell qu’elle admire.
Jacqueline Frydman
Mais le travail de Déborah Sportes est autre et bien personnel. La projection acrylique se contredit, les couleurs s’entremêlent dans un filet serré et violent et les mots réapparaissent, violents et destructeurs. Le spectateur reste suffoqué et peut comprendre que derrière cette harmonie vive surgissent des amas plus complexes, des déchirures béantes et douloureuses.
Jacqueline Frydman
Cette hypothèse pourrait s’appuyer sur les premiers travaux de l’artiste faits de pastels, d’aquarelles, où le trait libre continu gribouillé dans la liberté d’un geste automatique est déjà rythmé de secousses rageuses et rebelles.
Déborah Sportes est certainement aujourd’hui dans l’épanouissement d’un parcours déjà riche, toujours solitaire, indépendant et libre, atypique mais certainement unique.
A suivre…
Jacqueline Frydman