Graffiroom
C’est l’histoire…D’une rencontre…Elle, Déborah Sportes, est une artiste peintre sensible à l’extrême et talentueuse. Pendant plus de dix ans, cette jeune femme, libre, autodidacte et solitaire travaille en toute discrétion et sans relâche dans son atelier parisien. Quand enfin elle ose montrer ses toiles, au début des années 2000, le monde de l’art l’accueille à bras ouverts et le succès est immédiat. Il est vrai que le résultat est bluffant et, quiconque s’arrête devant l’une de ses œuvres est fasciné et troublé.Fabienne Gauthier Poncelet
inspiration begins when a moment becomes a memory
Les textes courts, porteurs de messages énigmatiques ou sensuels, mais aussi les matières et les couleurs se mêlent, s’entrelacent dans un chaos et une énergie bouillonnante. L’artiste puise son inspiration dans la vie avec un grand « V ». La joie, l’amour, la haine, la rancœur, la peur, la solitude… Tous ces noms communs, qui font et qui sont la substance même de l’existence humaine, sont exprimés dans ses créations picturales. Chacun de ses tableaux a un cœur qui bat, est en mouvement et dégage à la fois une puissance quasi surnaturelle et une douceur, une harmonie apaisantes.Fabienne Gauthier Poncelet
Lui, Anthony Fournier, est un architecte reconnu. Lorsqu’il rencontre Déborah début 2013, il est séduit tant par la femme, humble, presque timide, authentique et généreuse, que par son univers artistique. Anthony, le créatif concret et rigoureux, a une révélation : l’artiste peintre doit exprimer son immense talent et son inspiration permanente, sur un autre support que la toile, trop contraignante par son format. Pour l’architecte, les créations de Déborah sont « vivantes » et ont besoin de grandir et de s’épanouir dans un espace plus conséquent. La jeune femme ressent, elle aussi, de plus en plus cette frustration. Son énergie est trop canalisée et elle a besoin de la faire exploser. La complémentarité de Déborah et Anthony est évidente et une idée s’impose à eux : lui fournira le contenant et elle, le contenu. Une fusion qui s’annonce prometteuse.Fabienne Gauthier Poncelet
C’est l’histoire…D’une union…Anthony crée alors pour Déborah un espace sur mesure, clos et un peu biscornu, d’environ 25m2. En franchissant le seuil, l’artiste peintre entre immédiatement en connexion avec ce lieu « sacré » qui se révèle être une véritable invitation à l’introspection. Elle se sent complètement libre ! Libre de ses gestes pour exprimer ses émotions, ses idées, et pour exorciser ses angoisses. Pendant plus d’un an, la jeune femme s’isole pour donner vie au moindre centimètre carré des murs de sa GRAFFIROOM, qu’elle appelle aussi sa « petite maison ».Fabienne Gauthier Poncelet
D’une naissance…Lorsque Déborah ouvre enfin la porte, tout est là… On est submergé par les vagues de pensées qui déferlent à travers les messages, par les couleurs qui décrivent l’immense palette des sentiments humains. On est dérangé, troublé et même effrayé mais aussi apaisé et subjugué de pouvoir enfin matérialiser latristesse ou le bonheur par une bleue, verte, noire ou rouge… Mais où sommes nous ? Quel est ce lieu fascinant et étrange ? La réponse est évidente : nous sommes dans le cerveau humain, vivant et vibrant. La GRAFFIROOM est beaucoup plus qu’une oeuvre d’art. C’est une invitation au voyage, une plongée au plus profond de nous-mêmes.Fabienne Gauthier Poncelet
it’s an art action free to choose words
Graffiroom ou le voyage intérieur
Dans une interview récente, Déborah Sportès confiait que son atelier, son workshop, était : Sa boîte à idées,Sa boite à rêves, … Sa tour d’ivoire.
L’atelier, disait-elle, est son œuvre à part entière, son reflet.
L’univers de l’atelier est donc l’élément déclencheur pour l’artiste.
En 2015-2016, elle s’y réserva un espace de 25 m2 que l’architecte Anthony Fournier l’aida à clôturer.
Déborah Sportes y passa un an.
Le résultat est surprenant et saisissant.
Y pénétrant, on est submergé mais pas étouffé ; on sursaute à la cacophonie de traits de couleurs, de gribouillis, de courbes et d’écritures qui suscitent plus au premier abord l’étonnement que l’angoisse.
La chambre à part est une chambre à soi, c’est-à-dire une chambre à ELLE.
A ELLE, libre de rentrer chez elle et d’y poser son inspiration comme on se pose au gré des jours quand on rentre chez soi.
Pas de directions mais des indications par l’écriture et, oh surprise, le voyage intérieur se traduit de temps à autre par des phrases en anglais qui, tout en exprimant résolument la féminité de l’artiste, sont entre revendications et affirmations qui seraient extraites d’une interview, ce qui expliquerait le passage à l’expression très nord-américaine ou new-yorkaise.
On peut aussi l’interpréter comme un crédo ou un mot d’ordre à soi-même.
« Women are not only bitches in control. They don’t have to be naked to be famous. »
« It is an art action. Free to choose words. »
« I always knew everything, I just wanted to believe. »
« Make it happen. »
« Inspiration begins when a moment becomes a memory. »
Etourdi par la profusion des couleurs, des signes et des lettres, notre regard plus attentif nous pousse à analyser.
Aplats de couleurs, du bleu, du jaune, du vert, du blanc, repentir de couches appliquées libres rehaussées de filets de couleurs vives, bleu, rose, rouge, comme le fil d’un dessin d’enfant, violences tout d’un coup du pinceau aux couleurs acryliques, rage de l’écriture, et puis, ailleurs, des coulées de couleurs primaires, des verts et des jaunes qui donnent une impression estivale qui apaise, bientôt reprise par une écriture en jaune et des traits noirs.
La cacophonie est euphorisante sur certains panneaux. On a l’impression d’être confronté à des vagues de pensée qui déferlent et nous questionnent, impression certainement due à la vivacité des traits et à l’énergie vibrante qui exultent de toutes parts.
Dire que la technique est mixte est un euphémisme. C’est un hymne à la liberté, une explosion de tous les matériaux et moyens localement possibles, utilisés librement avec une créativité où se retrouve une harmonie souvent binaire, jaune et vert, rouge et bleu, noir et blanc, d’où il ressort une esthétique inconsciemment créée et bien présente.
Que nous apporte d’analyser avec des mots inutiles, le vrai dialogue avec l’artiste est ici de se laisser porter par nos impressions, de s’étonner d’en sortir éblouis et revivifiés par tant d’injections colorées et d’arriver à les absorber dans notre mémoire en ayant l’impression d’avoir vécu en nous-mêmes des moments similaires et contradictoires.
Graffiroom est une appellation qui décrit bien l’attente de ce qu’on va y voir mais pour le visiteur qui y pénètre, chaque pan de mur où s’associent peinture et écriture est beaucoup plus car il y transperce une sensualité féminine haute en force et en couleurs.
A l’heure où les médias s’interrogent sur les femmes artistes, leur rôle et leur place au XXe et XXIe siècles, Déborah Sportès s’affirme.
ELLE est femme et artiste.
Jacqueline Frydman
C’est l’histoire…D’une rencontre…Elle, Déborah Sportes, est une artiste peintre sensible à l’extrême et talentueuse. Pendant plus de dix ans, cette jeune femme, libre, autodidacte et solitaire travaille en toute discrétion et sans relâche dans son atelier parisien. Quand enfin elle ose montrer ses toiles, au début des années 2000, le monde de l’art l’accueille à bras ouverts et le succès est immédiat. Il est vrai que le résultat est bluffant et, quiconque s’arrête devant l’une de ses œuvres est fasciné et troublé. Les textes courts, porteurs de messages énigmatiques ou sensuels, mais aussi les matières et les couleurs se mêlent, s’entrelacent dans un chaos et une énergie bouillonnante. L’artiste puise son inspiration dans la vie avec un grand « V ». La joie, l’amour, la haine, la rancœur, la peur, la solitude… Tous ces noms communs, qui font et qui sont la substance même de l’existence humaine, sont exprimés dans ses créations picturales. Chacun de ses tableaux a un cœur qui bat, est en mouvement et dégage à la fois une puissance quasi surnaturelle et une douceur, une harmonie apaisantes.Lui, Anthony Fournier, est un architecte reconnu. Lorsqu’il rencontre Déborah début 2013, il est séduit tant par la femme, humble, presque timide, authentique et généreuse, que par son univers artistique. Anthony, le créatif concret et rigoureux, a une révélation : l’artiste peintre doit exprimer son immense talent et son inspiration permanente, sur un autre support que la toile, trop contraignante par son format. Pour l’architecte, les créations de Déborah sont « vivantes » et ont besoin de grandir et de s’épanouir dans un espace plus conséquent. La jeune femme ressent, elle aussi, de plus en plus cette frustration. Son énergie est trop canalisée et elle a besoin de la faire exploser. La complémentarité de Déborah et Anthony est évidente et une idée s’impose à eux : lui fournira le contenant et elle, le contenu. Une fusion qui s’annonce prometteuse.C’est l’histoire…D’une union…Anthony crée alors pour Déborah un espace sur mesure, clos et un peu biscornu, d’environ 25m2. En franchissant le seuil, l’artiste peintre entre immédiatement en connexion avec ce lieu « sacré » qui se révèle être une véritable invitation à l’introspection. Elle se sent complètement libre ! Libre de ses gestes pour exprimer ses émotions, ses idées, et pour exorciser ses angoisses. Pendant plus d’un an, la jeune femme s’isole pour donner vie au moindre centimètre carré des murs de sa GRAFFIROOM, qu’elle appelle aussi sa « petite maison ».D’une naissance…Lorsque Déborah ouvre enfin la porte, tout est là… On est submergé par les vagues de pensées qui déferlent à travers les messages, par les couleurs qui décrivent l’immense palette des sentiments humains. On est dérangé, troublé et même effrayé mais aussi apaisé et subjugué de pouvoir enfin matérialiser latristesse ou le bonheur par une bleue, verte, noire ou rouge… Mais où sommes nous ? Quel est ce lieu fascinant et étrange ? La réponse est évidente : nous sommes dans le cerveau humain, vivant et vibrant. La GRAFFIROOM est beaucoup plus qu’une oeuvre d’art. C’est une invitation au voyage, une plongée au plus profond de nous-mêmes.
Graffiroom ou le voyage intérieur
Dans une interview récente, Déborah Sportès confiait que son atelier, son workshop, était :
Sa boîte à idées,
Sa boite à rêves,
… Sa tour d’ivoire.
L’atelier, disait-elle, est son œuvre à part entière, son reflet.
L’univers de l’atelier est donc l’élément déclencheur pour l’artiste.
En 2015-2016, elle s’y réserva un espace de 25 m2 que l’architecte Anthony Fournier l’aida à clôturer.
Déborah Sportes y passa un an.
Le résultat est surprenant et saisissant.
Y pénétrant, on est submergé mais pas étouffé ; on sursaute à la cacophonie de traits de couleurs, de gribouillis, de courbes et d’écritures qui suscitent plus au premier abord l’étonnement que l’angoisse.
La chambre à part est une chambre à soi, c’est-à-dire une chambre à ELLE.
A ELLE, libre de rentrer chez elle et d’y poser son inspiration comme on se pose au gré des jours quand on rentre chez soi.
Pas de directions mais des indications par l’écriture et, oh surprise, le voyage intérieur se traduit de temps à autre par des phrases en anglais qui, tout en exprimant résolument la féminité de l’artiste, sont entre revendications et affirmations qui seraient extraites d’une interview, ce qui expliquerait le passage à l’expression très nord-américaine ou new-yorkaise.
On peut aussi l’interpréter comme un crédo ou un mot d’ordre à soi-même.
« Women are not only bitches in control. They don’t have to be naked to be famous. »
« It is an art action. Free to choose words. »
« I always knew everything, I just wanted to believe. »
« Make it happen. »
« Inspiration begins when a moment becomes a memory. »
Etourdi par la profusion des couleurs, des signes et des lettres, notre regard plus attentif nous pousse à analyser.
Aplats de couleurs, du bleu, du jaune, du vert, du blanc, repentir de couches appliquées libres rehaussées de filets de couleurs vives, bleu, rose, rouge, comme le fil d’un dessin d’enfant, violences tout d’un coup du pinceau aux couleurs acryliques, rage de l’écriture, et puis, ailleurs, des coulées de couleurs primaires, des verts et des jaunes qui donnent une impression estivale qui apaise, bientôt reprise par une écriture en jaune et des traits noirs.
La cacophonie est euphorisante sur certains panneaux. On a l’impression d’être confronté à des vagues de pensée qui déferlent et nous questionnent, impression certainement due à la vivacité des traits et à l’énergie vibrante qui exultent de toutes parts.
Dire que la technique est mixte est un euphémisme. C’est un hymne à la liberté, une explosion de tous les matériaux et moyens localement possibles, utilisés librement avec une créativité où se retrouve une harmonie souvent binaire, jaune et vert, rouge et bleu, noir et blanc, d’où il ressort une esthétique inconsciemment créée et bien présente.
Que nous apporte d’analyser avec des mots inutiles, le vrai dialogue avec l’artiste est ici de se laisser porter par nos impressions, de s’étonner d’en sortir éblouis et revivifiés par tant d’injections colorées et d’arriver à les absorber dans notre mémoire en ayant l’impression d’avoir vécu en nous-mêmes des moments similaires et contradictoires.
Graffiroom est une appellation qui décrit bien l’attente de ce qu’on va y voir mais pour le visiteur qui y pénètre, chaque pan de mur où s’associent peinture et écriture est beaucoup plus car il y transperce une sensualité féminine haute en force et en couleurs.
A l’heure où les médias s’interrogent sur les femmes artistes, leur rôle et leur place au XXe et XXIe siècles, Déborah Sportès s’affirme.
ELLE est femme et artiste.
Jacqueline Frydman